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Au sujet de l'auteur
Rev. Rod Russell-Brown est titulaire d’un B. Th. de la faculté de théologie de l’Alliance, depuis 1980. En 1983, il était ordonné comme pasteur. Depuis 1990, il est titulaire d’un M.A. (ès sciences bibliques) du Pacific College of Graduate Studies, Melbourne. Il était pasteur à Perth, Washington entre 1981 et 1991 et à Canberra ACT, entre 1992 et 2000. Le Rev. Russell-Brown est actuellement président de l’Alliance Chrétienne Missionnaire en Australie. Il a servi dans cette fonction depuis 2000. Rod est marié avec Philippa. Ils ont deux enfants, et habitent à Canberra, ACT. Il aime la musique, le surf, le football et l’électronique.

Rev. Rod Russell-Brown

Etude présentée à la Convocation quadriennale de l’UMA, à Dalfsen (Pays-Bas)

Avril 2004.

 

Introduction

 

Notre sujet, ce matin, est le rôle du Saint-Esprit dans la mission.

C’est un sujet très vaste. Nous aurions pu examiner les points suivants :

 

– La direction du Saint-Esprit dans l’évangélisation mondiale

– Le discernement de la direction du Saint-Esprit

– Le ministère du Saint-Esprit qui convainc le monde

– La confrontation du Saint-Esprit avec les forces démoniaques

 

Faute de temps, j’ai dû me limiter à quelques points-clés du ministère du Saint-Esprit dans l’accomplissement de la grande commission.

 

Pour votre information, je me considère personnellement surtout comme pasteur d’Eglise locale, n’ayant jamais servi comme missionnaire. Je suis un jeune dirigeant de ma dénomination. Veuillez penser à cela en m’écoutant. J’ajouterai encore que le manuscrit que vous avez reçu, représente plutôt une prédication qu’un texte écrit. Veuillez donc excuser le style plutôt conversationnel.

 

Quelle est donc la relation entre le Saint-Esprit et la mission? Je voudrais suggérer deux

domaines essentiels.

 

I. Le Saint-Esprit transforme notre caractère

 

A. Quelques références bibliques

 

Je voudrais souligner des points-clés des chapitres 6 et 8 de la lettre aux Romains, parce que ces chapitres parlent spécialement de la sanctification.

 

1. Romains 6

 

Il est important de noter que ce chapitre fondamental traitant la sanctification, ne mentionne pas le Saint-Esprit. Romains 6 commence plutôt avec l’œuvre de Christ sur la croix.

Vous vous rappelez que les cinq premiers chapitres de Romains traitent le problème du péché et du salut. Ensuite, Paul continue à parler de la sanctification.

 

a. Nous devons comprendre qui nous sommes en Christ :
morts et pourtant vivants.

Vous et moi, nous avons été mis à part pour Christ. Nous ne sommes plus obligés de pécher.

Voici, tout le message de Romains 6 : 1-14.

 

(Rom. 6 : 6-8, Segond) Sachant que notre vieil homme a été crucifié avec lui, afin que

le corps du péché soit réduit à l’impuissance, pour que nous ne soyons plus esclaves

du péché; (7) car celui qui est mort est libre du péché. (8) Or, si nous sommes morts

avec Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui.

 

Ce qu’il nous faut, est donc d’arriver à savoir, à percevoir et à reconnaître cette vérité.

 

b. Nous devons croire que nous sommes morts et pourtant vivants en Christ.

 

(Rom. 6 : 11, Segond) Ainsi vous-mêmes, regardez-vous comme morts au péché,

et comme vivants pour Dieu en Jésus-Christ.

 

Se regarder comme étant mort, est un acte de foi. Cela veut dire : « Je choisis de me considérer comme étant mort au péché, car je suis en Christ ! Plus même, en Christ je suis vivant. »

Il ne suffit pas de le savoir intellectuellement, nous devons saisir cette vérité en exerçant notre foi.

 

c. Nous devons vivre cette vérité.

 

Effectivement, Paul continue à dire : « Voilà qui vous êtes, vivez en conséquence. »

 

(Romains 6 : 12, Segond) Que le péché ne règne donc point dans votre corps

mortel, et n’obéissez pas à ses convoitises.

 

Il y a deux raisons, pourquoi nous ne devons plus céder au péché :

Premièrement, c’est une désobéissance envers Dieu. Deuxièmement, nous ne sommes plus obligés de pécher. Le péché n’est plus nécessaire dans notre vie.

 

Galates 2 : 20 dit que Christ vit en moi. Je suis une nouvelle personne en Christ, je ne suis plus soumis à la chair, je n’ai plus besoin de pécher.

 

Lorsque je marche par la foi en Christ, je reçois le pouvoir d’obéir à Christ. Le Saint-Esprit me rend capable d’obéir, même au milieu de la tentation. Sanctification ne signifie pas absence de tentation, mais plutôt victorieuse obéissance malgré la tentation.

 

d. Nous devons reconnaître la puissance du Saint-Esprit en nous.

 

Romains, chapitre 8 met en évidence la personne du Saint-Esprit.

 

L’apôtre Paul décrit l’œuvre de la sanctification en termes de coopération. Le Saint-Esprit

agit dans notre vie, mais le croyant doit réagir. La sanctification fait partie de la vie chrétienne, mais elle ne s’opère pas automatiquement. Il faut choisir l‘obéissance, choisir la victoire.

 

En Romains 8 : 5-8, Paul fait le contraste entre la vie dans le péché et la vie par le Saint-Esprit. Choisir la vie de péché, la vie charnelle, aboutit à la mort. Choisir l’Esprit-Saint, mène

à la vie et à la paix.

 

Il continue à dire en Romains 8 : 12-13 :

 

Ainsi donc, frères, nous ne sommes point redevables à la chair, pour vivre selon la

chair. (13) Si vous vivez selon la chair, vous mourrez; mais si par l’Esprit vous faites

mourir les actions du corps, vous vivrez.

 

Ainsi, le Saint-Esprit donne au croyant la puissance d’obéir, en appliquant l’œuvre de la croix

à la vie de tous les jours.

 

2. Résumé des passages de l’épître aux Romains

 

Quelle conclusion pouvons-nous tirer de ces passages ? Il y a une nouvelle puissance qui opère dans la vie du croyant. Par la foi, par notre identification à Christ, non seulement

la punition pour le péché, mais aussi la puissance du péché en nous, ont été détruites.

 

Nous voyons ici les deux aspects : la motivation de vaincre le péché—la volonté de Dieu–et aussi, la puissance de vaincre le péché—l’œuvre de Christ sur la croix appliquée à notre vie par le Saint-Esprit.

 

Le croyant, comment est-il donc libéré ? Est-ce en s’efforçant toujours plus de se maîtriser ? Par la discipline ? Ou en réprimant le péché ? Même s’il y a un grain de vérité dans ces idées, il serait plus juste de dire : “Libération par inhabitation”. Je suis libéré, non par ma capacité de m’accrocher à Dieu pour Lui plaire, mais plutôt, parce qu’Il habite maintenant en moi par le Saint-Esprit. Ma volonté et mes propres moyens sont imprégnés de puissance par Sa volonté et par Ses moyens.

 

« Si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu. »

 

B. Illustration

Ne vous est-il jamais arrivé d’observer, dans la cour d’une école, des petites brutes qui tyrannisent leurs copains ? D’habitude, ils s’approchent de l’enfant le plus faible et le bousculent. Ils le bousculent et le poussent. Et de peur d’être battu, ou de ne pas sortir vainqueur d’une bagarre, l’enfant fait toujours marche arrière.

 

Il y a en nous une tendance à pécher, à désobéir à Dieu (notre vieille nature pécheresse n’a pas été exterminée). La Bible appelle cette vieille nature par des noms différents : Le péché, le vieil homme, ou la chair.

 

Notre tendance à pécher est comme ces petites brutes dans la cour de l’école. Elle nous pousse et nous bouscule. Mes amis, dans une bagarre, qu’est-ce que nous souhaitons le plus ? N’est-ce pas un ami très fort qui écrase notre adversaire ?

 

Savez-vous qu’effectivement nous avons un tel ami très fort qui ne nous abandonnera jamais ? Lorsque ce tyran, le péché, arrive et me dit : « Tu es pris, tu ne peux pas t’en sortir, tu n’a pas d’autre choix que de désobéir à Dieu », alors, vous pouvez répondre : « J’ai un ami, un héros vainqueur qui habite en moi, et je n’ai pas besoin de céder. Péché, je te combattrai, non avec ma petite force mais, au nom de Jésus-Christ, le Seigneur ressuscité. »

 

C. Application de cette vérité

 

Comment pouvons-nous appliquer tout cela à nous-mêmes et, plus spécifiquement, à la mission ?

 

1. Qui est-ce que nous envoyons ?

 

Est-ce que nous voulons vraiment envoyer des missionnaires jusqu’au bout du monde, avec le message de la croix? Alors, il me semble que nous devons d’abord nous-mêmes vivre le message que nous prêchons. Je ne prêche pas la perfection ici-bas, nous l’atteindrons seulement au ciel, mais il faut quand-même une certaine maturité de caractère, chez ceux que nous envoyons et certainement chez nous, les dirigeants de la mission.

 

L. L. King, ancien président de l’Alliance aux États-Unis, a bien compris l’importance de la sanctification, avant le début d’un ministère. Il a remarqué :

 

D’après l’histoire, le Dr Simpson et ses associés ont commencé par fonder l’Alliance Chrétienne Evangélique. Ces chrétiens se savaient unis par leur consécration à Jésus-Christ et aux vérités bibliques qui parlent de Lui comme du Seigneur tout-suffisant. Après cela seulement, ont-ils formé l’Alliance Chrétienne Missionnaire comme le département missionnaire de leur association.

 

Ils l’ont fait dans cet ordre, parce que l’accomplissement de la mission dépendait des personnes remplies du Saint-Esprit qui aimaient Jésus-Christ au-dessus de toute autre chose.

 

Notre tâche spéciale d’évangéliser chez nous et à l’étranger, puise sa force dans une nécessité personnelle absolue : C’est d’expérimenter nous-mêmes la vérité que nous proclamons, vérité qui est parfaitement exprimée et accomplie en Jésus-Christ.

 

Le Dr Simpson lui-même a établi cette norme pour nous : « Je n’oserais pas regarder comme simple théorie la vérité trouvée dans la Parole de Dieu, ou enseigner à d’autres ce que je n’ai pas démontré moi-même ».

 

Ailleurs, le Dr Simpson a remarqué :

 

« Beaucoup de missionnaires, travaillant parmi les membres non croyants d’une tribu, ont découvert que leur manque de maîtrise de soi avait causé, en un seul moment, plus de tort à leur enseignement que des années de travail pouvaient réparer .» De l’autre côté, « La puissance qui nous cause de supprimer un mot de colère et de rester calme et gentille, au moment d’une provocation au travail dans la cuisine ou dans la laverie, cette puissance était souvent un exemple pour la maîtresse hautaine et cultivée, jusqu’à ce que son cœur était affamé de la bénédiction qui avait changé la vie de son humble servante en un ministère de puissance et son cœur en un ciel d’amour ».

 

Je vois que, dans le travail missionnaire, une partie des problèmes survenus régulièrement venaient de problèmes interpersonnels. Souvent, ils n’apparaissent pas entre un missionnaire et les gens qu’il essaye d’atteindre, mais entre collègues missionnaires. Parfois aussi, il s’agissait de vraies différences culturelles. Mais à mon avis, l’effet de la croix de Jésus doit éventuellement surmonter ces barrières culturelles et répandre un esprit d’unité et de pardon.

 

J’ai été béni, lorsque dans la dernière réunion de l’UMA-APAC, Inter Deva a facilité un partenariat entre les différentes organisations de l’Alliance en Thaïlande. Ceci a abouti à la fondation de l’organisation INTO, un ministère parmi les Thaïs à l’étranger. Dieu est intervenu dans les réunions et nous avons vu des confessions de péchés, des guérisons, et le pardon accordé pour des problèmes de longue date. Il y avait des problèmes culturels, et pourtant, Dieu a travaillé.

 

Vivre une vie sanctifiée est déjà assez difficile dans notre propre culture, mais c’est encore beaucoup plus difficile dans un contexte interculturel. Nos candidats-missionnaires, tout comme leurs dirigeants, doivent donc chercher cette transformation de cœur et de caractère et devenir de plus en plus comme Jésus-Christ.

 

2. L’Eglise comme moyen de sanctification :

 

Il y a des moyens de sanctification, des manières que le Saint-Esprit emploie pour nous changer. En général, nous reconnaissons :

 

– Le sang de Christ, qui nous garantit le pardon des péchés et le pouvoir sur le péché

– Le Saint-EspritLui-même

– La parole de Dieu, la vérité des Écritures

– La prière et d’autres disciplines spirituelles

– Les institutions du baptême et de la sainte-cène.

 

Je voudrais suggérer qu’il y a encore un autre moyen de sanctification qu’il faudrait développer systématiquement. Je pense à l’Eglise, et plus précisément au mentoring, à des relations de conseil et de soutien spirituel. J’ai vu qu’un groupe, qui pratique cela, peut être un grand soutien dans le problème des tentations qui surviennent.

 

Beaucoup parmi nous, surtout en Occident, souffrons du problème d’individualisme. D’habitude dans un ministère, nous sommes contents de collaborer comme collègues, mais parfois pas comme des frères et des sœurs qui s’occupent aussi spirituellement l’un de l’autre. Surtout nous, les hommes, trouvons cela difficile.

 

J’ose prédire que la vie chrétienne, surtout en Occident, deviendra toujours plus difficile et plus grave, à cause de la dissolution de tant de familles. Les candidats missionnaires que nous espérons envoyer, n’auront peut-être pas bénéficié d’une culture chrétienne qui valorise une vie de famille saine. Ceux-là apporteront les problèmes de leur famille d’origine dans leur mariage et dans leur ministère.

 

C’était un signe des temps que nous vivons que, l’année passée, Bob Fetherlin,

a dû avertir les missionnaires contre le danger de la pornographie, et surtout la pornographie sur internet.

 

Nous ne pouvons pas réussir seuls sur cette route de la sanctification. Pour nous aider, le Saint-Esprit emploie des moyens d’entraide, entre autres, Son peuple.

 

Dans ce domaine, j’ai trouvé deux choses personnellement utiles :

 

Premièrement, chercher des relations de conseil et de soutien spirituel. J’ai un ami que je rencontre une fois toutes les 4 à 6 semaines. Nous parlons de notre ministère et il me pose des questions sur les projets que Dieu a mis sur mon cœur. En plus, il demande, par exemple :

« Comment vas-tu personnellement? Comment vont ta femme et tes enfants ? Qu’est-ce qui se passe dans votre vie ? » Cette méthode m’a beaucoup aidé à marcher sur le droit chemin.

L’ami dont je parle, est à peu près de mon âge.

 

Deuxièmement, j’ai trouvé utile de faire partie d’un groupe d’entraide. D’habitude, nous posons, l’un à l’autre, 10 questions de base concernant notre marche spirituelle, par exemple dans le domaine du ressentiment, du manque de pardon, de l’honnêteté, de la pureté etc.

 

Un certain matin, lorsque notre groupe discutait ces questions, l’un des frères a remarqué que durant la semaine, il avait été fort tenté sexuellement. Mais le fait que notre réunion s’approchait, et que nous étions prêts à le soutenir, cela avait gardé le frère de tomber.

 

Dans notre vie chrétienne, nous avons bien besoin les uns des autres.

 

Dans la première partie, nous avons parlé du Saint-Esprit qui transforme notre caractère.

La deuxième partie traitera :

 

II. Le Saint-Esprit, la puissance derrière l’effort missionnaire

 

A. Références bibliques

 

Nous avons parlé du fait que nous sommes mis à part, sanctifiés [séparés] du péché. C’est le sens d’Ephésiens 5 : 18 : « Être rempli du Saint-Esprit ». Considérons maintenant l’expression : « Être rempli du Saint-Esprit » sous un autre angle.

 

Le livre des Actes parle du fait d’ « être rempli du Saint-Esprit » surtout dans le sens de « recevoir de la puissance » pour le service.

 

Je l’ai trouvé utile de distinguer entre l’œuvre du Saint-Esprit qui sanctifie et celle qui remplit de puissance.

 

Le verbe « être rempli » est employé de plusieurs manières. Selon Actes, les gens étaient remplis de la manière suivante :

 

Une personne peut être remplie de mensonges (5 : 3), de jalousie (5 : 17; 13 : 45), de colère ou de confusion (19 : 28, 29).

 

De l’autre côté, les premiers croyants, et spécialement les disciples, étaient remplis du

Saint-Esprit (2 : 4; 4 : 8; 4 : 31; 9 : 17; 13 : 9; 13 : 52).

 

Quel était le résultat de cette plénitude du Saint-Esprit ?

 

Le fait d’être rempli du Saint-Esprit a conduit plusieurs fois à parler en langues, à adorer Dieu, à proclamer la parole de Dieu avec assurance, et à prophétiser.

 

Mais, selon la promesse des Actes 1 : 8, le fait d’être rempli du Saint-Esprit a conduit surtout au témoignage dans le monde entier.

 

Actes 1 : 8, Segond. Vous recevrez une puissance, le Saint-Esprit survenant sur vous,

et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie, et

jusqu’aux extrémités de la terre.

 

Dans le livre des Actes, l’accent était mis sur le Saint-Esprit conduisant et donnant à l’Eglise la puissance d’évangélisation qui aboutissait à l’implantation de nouvelles Eglises.

 

Nous pouvons conclure que, selon Actes, le Saint-Esprit donne au croyant la puissance de servir Jésus-Christ. Cette puissance du Saint-Esprit, comment se manifeste-t-elle dans la pratique ?

 

La manifestation de la puissance du Saint-Esprit se montre surtout dans, et à travers, des dons du Saint-Esprit.

 

Nous pouvons donc faire la distinction entre la puissance du Saint-Esprit pour le service et le travail du Saint-Esprit dans la sanctification qui se manifeste par les fruits du Saint-Esprit, comme en Galates 5.

 

B. Les dons du Saint-Esprit

 

Il y a trois grandes listes de dons, Romains 12, 1 Corinthiens 12, et Ephésiens 4.

Plusieurs de ces dons, par exemple le don d’enseignement, ou d’administration, etc., sont

évidents et ne causent pas de disputes. Mais, d’autres dons sont controversés.

 

Certains pensent que les dons miraculeux (langues, prophétie, guérison, miracles, etc.) ont disparu avec l’âge des apôtres. Mais, est-ce vrai ? Je dois dire que je ne vois aucune preuve biblique pour cette position.

 

Sur la base des Écritures, et de ce que la C&MA a cru dès le début, nous maintenons que tous les dons du Saint-Esprit sont à notre disposition aujourd’hui, pour l’édification de l’Eglise et pour le ministère parmi les non-croyants. Ceci inclut aussi les dons plus controversés

de 1 Corinthiens 12 : 8-10 : Sagesse, connaissance, foi, guérisons, miracles, prophétie, discernement des esprits, langues et interprétation des langues.

 

En parlant des dons de l’Esprit et des manifestations miraculeuses, j‘ai observé deux positions extrêmes dont il faut se garder.

 

1. Tout accepter

 

Il y a des personnes et des Eglises qui acceptent tout ce qui se présente comme venant du Saint-Esprit. N’importe, s’il s’agit d’une fausse prophétie, d’un miracle démoniaque, de quelqu’un qui aboie comme un chien, ou qui rugit comme un lion !

 

C’est tragique que de telles personnes, désireuses de voir Dieu se manifester avec puissance, acceptent sans discernement tous les soi-disant « dons de l’esprit ».

 

Combien de fois n’avons-nous pas, dans nos Eglises de l’Alliance, dû redresser et sauver des gens des ruines de leurs fausses expériences spirituelles ?

 

2. Ne rien accepter

 

De l’autre côté, il y a des personnes et des Eglises qui n’acceptent rien du tout, même pas ce qui vient vraiment du Saint-Esprit. Ceci inclut aussi le rejet d’une manifestation de l’Esprit de Dieu qui glorifie Jésus-Christ et qui édifie l’Eglise.

 

C’est tragique que la crainte d’être trompé est si grande qu’elle empêche Dieu de se manifester en puissance dans une telle Eglise ou dans un tel ministère, parce qu’on est convaincu que Dieu ne serait pas regardé comme travaillant de façon « respectable et ordonnée ».

 

Frères et sœurs, il y a une manifestation authentique et surnaturelle de Dieu par Son Esprit, et cette manifestation n’a pas besoin d’être manipulée ou produite par des émotions. J’ai posé cette question à nos Eglises en Australie, et je voudrais vous la poser aussi : Est-ce possible que certaines de nos Eglises auraient besoin de s’ouvrir un peu plus à la manifestation des dons du Saint-Esprit ?

 

Je sais bien que c’est risqué de parler ainsi. Et pourtant, c’est vrai pour beaucoup d’entre nous que nous avons professé la bonne doctrine, mais nous avons eu peur ou, au moins, nous n’étions pas prêts à mettre cette doctrine en pratique.

 

En Australie, combien de gens en dehors de la CMA ne m’ont pas fait cette remarque sur la CMA : « Vous croyez dans le Saint-Esprit et Ses dons, mais vous ne les pratiquez pas. »

 

Je me rends compte du dommage que le Pentecôtisme et le Mouvement Charismatique

ont causé dans certains domaines de la CMA. Je me rends aussi compte des choses folles qui se sont produites. Mais cela, mes frères et sœurs, n’est pas une raison de mettre de côté ce que la Bible dit à ce sujet, ni de renier nos racines historiques.

 

Si nos fidèles commencent à servir d’autres, s’ils emploient les dons de Dieu dans leur ministère, ils commettront des erreurs. Oui, il y aura des erreurs, mais il nous faut croître ensemble et prendre soin des croyants manquant de maturité, en les aidant à utiliser les dons de Dieu correctement.

 

Si nous voulons que tout se passe toujours de façon bien ordonnée, nous n’allons jamais permettre aux gens d’employer leurs dons spirituels. Je parle surtout, mais pas exclusivement, des dons de 1 Corinthiens 12 : 8-10.

 

Voyons dans la Bible quelques personnes remplies du Saint-Esprit et remarquons ce qui s’est passé.

 

 

C. Quelques exemples

 

1. Jésus était oint par l’Esprit, avant de commencer Son ministère

 

Si nous regardons la vie de Jésus, nous allons constater que, depuis sa naissance, Jésus était pleinement divin (union indivisible et incroyable entre le Fils de Dieu et l’homme Jésus-Christ), mais que Son ministère public n’a commencé qu’après Son baptême. C’était après Son baptême d’eau que le Saint-Esprit est descendu d’une manière spéciale sur Jésus. Alors a commencé Son ministère public.

(Actes 10: 38, Segond) “Vous savez comment Dieu a oint du Saint-Esprit et de force Jésus de Nazareth, qui allait de lieu en lieu faisant du bien et guérissant tous ceux qui étaient sous l’empire du diable, car Dieu était avec lui.”

 

2. Paul était rempli du Saint-Esprit, après sa conversion

 

En Actes 9, nous voyons Paul dans une rencontre extraordinaire avec le Christ ressuscité. Il était vraiment converti (Ananias l’appelle “frère”, v. 17), et pourtant, Ananias doit lui imposer les mains, afin d’être rempli du Saint-Esprit.

 

Dans les deux cas, le ministère de Jésus et celui de Paul, a commencé après qu’ils étaient remplis du Saint-Esprit.

 

3. Exemple contemporain de la plénitude du Saint-Esprit

 

Le pasteur Robert Henry, premier président de la CMA en Australie, raconte l’histoire d’un de ses amis de l’Institut biblique. Cet homme était doué d’un excellent caractère. Il semblait être comme Jésus, et tout le monde cherchait sa compagnie.

 

Cet homme est devenu pasteur, mais il n’était pas du tout content. Il se rendit compte qu’il n’avait pas encore conduit quelqu’un à Christ. Il a pris un congé et s’est mis à chercher Dieu pour être rempli du Saint-Esprit, spécialement afin que des gens soient sauvés à travers son ministère.

 

Après cette intense prière à Dieu, il a remarqué un grand changement. Des gens commençaient à se convertir sous son ministère. Dieu l’avait touché. Cet homme, tout comme les premiers disciples, avait reçu la puissance du Saint-Esprit pour témoigner.

 

4. Exemple contemporain d’un ministère de puissance

 

Il y a une manière de conseiller qui s’appuie sur la capacité de comprendre et d’interpréter des gens dans une situation d’entraide. Comprenez bien, je suis tout à fait d’accord d’employer des conseillers professionnels, mais il y a aussi une manière de conseiller qui s’appuie sur la puissance du Saint-Esprit.

 

Il y a quelques années, ma femme Philippa, a conduit une conversation d’entraide. Comme toujours auparavant, elle a d’abord prié pour être remplie du Saint-Esprit.

 

Au milieu de l’entretien, elle a reçu une sorte de vision d’une jeune fille à vélo. Elle était liée par une chaîne à une maison. Ne sachant quoi penser de cette vision drôle, elle a demandé à la jeune femme si cette image lui disait quelque chose. Sa réponse était : « Oui, quand-même… »

 

La jeune femme expliqua qu’elle se sentait liée à sa maison, à cause de tout ce qui s’y était passé. Parfois, elle essayait d’échapper en allant faire un tour à vélo. La jeune femme se sentait toujours liée, sans voir de solution. Dieu a révélé cette situation à Philippa de façon surnaturelle. Selon la Bible, j’appellerais cela « un mot de connaissance ». Ce don ne fonctionne pas quand et comment nous le voulons, mais seulement quand l’Esprit le donne.

 

Le résultat de cet entretien était étonnant. La jeune femme a trouvé la liberté, lorsqu’elle s’est repentie de ses péchés et s’est donnée à Dieu. L’image que Philippa avait reçue du Saint-Esprit a contribué à sa libération.

 

D. Application de la vérité

 

Mes amis, je voudrais poser une simple question : Est-ce que nous avons prêché et enseigné la nécessité de la plénitude et des dons du Saint-Esprit ? Avons-nous enseigné cet aspect de la marche chrétienne aux nouveaux-convertis ?

 

Ou est-ce que nous avons hésité, à cause des bêtises que nous voyons chez les croyants de certaines églises ?

 

Je voudrais poser une question plus fondamentale encore : Est-ce que nous sommes nous-mêmes remplis du Saint-Esprit ? Ou, y a-t-il des « fuites » dans notre vie spirituelle ? Pour ma part, je m’appuie facilement sur des techniques et des méthodes, au lieu de m’appuyer sur Dieu. C’est pourquoi, je dois chercher à être rempli du Saint-Esprit, chaque jour de nouveau. Et plus j’avance dans la vie chrétienne, plus j’ai besoin d’être rempli, car les choses que Dieu nous appelle à faire, sont trop grandes et trop difficiles pour les accomplir de nous-mêmes.

 

J’ai souvent employé des méthodes de gestion. J’ai apprécié des livres qui m’encouragent à établir des buts pour moi-même et pour la mission, à établir des buts bibliques et à mesurer les résultats.

 

J’ai encouragé les gens à utiliser les ressources que nous avons en Australie, par exemple, « Church Resource Ministries », « Refocussing Your Church », « Natural Church Development ».

 

MAIS…, mes amis, toutes ces choses en elles-mêmes ne vont pas renouveler l’Eglise.

Des techniques de gestion n’apporteront jamais le réveil à l’Eglise. Cela appartient à l’Esprit de Dieu. Cela commence avec vous et avec moi, lorsque nous marchons dans l’Esprit comme des hommes et des femmes remplis de la puissance de l’Esprit-Saint.

 

La connaissance intellectuelle est très importante, mais elle ne doit pas former un obstacle, ou remplacer la puissance du Saint-Esprit.

 

Quel est donc la relation entre le Saint-Esprit et la mission ? Nous désirons voir que des groupes non-atteints soient touchés par l’Evangile. Nous désirons voir des gens se convertir qui n’avaient jamais auparavant entendu l’Evangile. Comment pouvons-nous réussir sans la puissance du Saint-Esprit ? Comment pouvons-nous pénétrer des régions démonisées et, par des moyens purement humains, nous attendre à ce que les gens se tournent vers Christ ?

 

Nos missionnaires et nos candidats-missionnaires ont besoin d’être remplis du Saint-Esprit. Ils doivent écouter l’Esprit de Christ qui leur dit : « Va, et fais ceci ou cela ». Ils doivent répondre à l’appel macédonien ou obéir, en évitant d’entrer en Asie ou en Bithynie (Actes 16:6-7).

 

Nous, les dirigeants, nous avons besoin d’être remplis du Saint-Esprit. Ce n’est pas quelque chose que nous pouvons produire nous-mêmes, mais chaque jour, nous pouvons chercher Dieu, afin qu’Il nous donne cette puissance. Ainsi, nous prierons : « Seigneur, aujourd’hui j’ai tel et tel travail à faire. Donne-moi la puissance pour l’accomplir de Ta façon et pour Ta gloire. Remplis-moi de Ton Esprit. »

 

Permettez-moi de vous raconter un problème personnel que nous rencontrons en Australie. Nous avons plusieurs pasteurs qui n’ont pas grandi dans l’Alliance. Ceux-là sont souvent venus avec une vue « évangélique conventionnelle » sur le ministère du Saint-Esprit. Par conséquent, il est difficile, dans certaines de nos Eglises, de parler du ministère de puissance par le Saint-Esprit. Cela vient de la peur, de la timidité, ou même de la confusion de certains dirigeants, quant au ministère du Saint-Esprit.

 

Lorsque nous implantons de nouvelles Eglises, prenons garde de maintenir les valeurs spirituelles qui nous sont propres.

 

L’un des dirigeants supérieurs du ministère parmi les Chinois en Australie a remarqué que les domaines de la prière et de l’appréciation du ministère du Saint-Esprit étaient les points faibles du travail parmi les Chinois en Australie.

 

Mes amis, il nous est impossible de faire un travail surnaturel par des talents purement naturels. Il nous faut l’onction, la plénitude du Saint-Esprit.

 

Il est possible que, dans le passé, nous étions remplis du Saint-Esprit et que nous ayons vu

Son onction. Mais, il est aussi possible de retomber et de mettre de nouveau notre confiance dans nos propres moyens, au lieu de compter sur l’onction de Dieu. Est-ce là, où nous sommes aujourd’hui ?

 

En conclusion

 

Quel est le lien entre le Saint-Esprit et la mission ? Nous avons regardé deux thèmes qui sont d’une importance vitale.

 

Sur la base de l’œuvre de Christ, le Saint-Esprit nous sanctifie en développant notre caractère. En plus, le Saint-Esprit nous donne Sa puissance et dirige l’effort missionnaire.

 

Puissent nos ministères fonctionner sous l’onction du Saint-Esprit qui nous sanctifie et nous donne Sa puissance.